La crise économique qui s'initie au cours de cette pandémie mondiale du coronavirus va forcer les états à accroître substantiellement leurs déficits et leurs dettes.
Les dépenses sociales explosent en raison de la baisse de l'activité économique et la hausse du chômage, qu'il soit complet ou partiel.
La baisse des dépenses des ménages entraîne également une baisse substantielles des recettes fiscales et les états sont pris en ciseau entre la hausse des dépenses sociales et la baisse des recettes fiscales, obligés d'augmenter leurs déficits et leurs emprunts. Augmenter les impôts? Impossible tant la pression fiscale est déjà extrême. Diminuer les dépenses? Impossible tant les services de l'état sont déjà sous-financés (la justice, la santé, l'éducation, les infrastructures, tout est déjà dans une misère presque intolérable).
Quel impact aura la crise sur certaines entreprises?
Prenons Renault. Le secteur, automobile avant la crise, soufrait déjà et ne parvenait plus à écouler sa production. La crise actuelle va très certainement diminuer encore plus la demande en automobiles. Renault devra très certainement diminuer très fortement sa production. L’automobile était parvenue à diminuer ses coûts de production en travaillant sur les volumes. Si ces volumes diminuent fortement les coûts de production augmenteront et Renault devra augmenter ses prix.
Dans le secteur de l'aviation, l'augmentation du trafic avait permis de démocratiser les prix des billets (et inversement). Si les gens ne voyagent plus, il faudra diminuer le trafic et les prix remonteront également.
Dans les biens importés, la tendance sera également à plus de production et de consommation locale. C'était d'ailleurs déjà dans l'air du temps avec la vague écologiste. Si on n'importe plus les tomates espagnoles, les prix des tomates augmenteront. Une baisse de la demande peut déclencher une baisse des prix, tant que les producteurs peuvent se le permettre. Mais si le producteur doit vendre à perte, il préfère diminuer les volumes de production et faire plus de marge sur moins de volume.
Pourquoi de l'inflation?
Les prix augmentent quand l'offre diminue. Pour les raisons expliquées ci-dessus, l'offre va se contracter. Nous étions arrivés à de l'hyper-consommation et la fuite en avant est arrivée à ses limites. Les coûts de production vont augmenter avec la diminution des volumes et engendrer une hausse des prix inéluctable.
Ces hausses de prix vont faire progresser les indices des prix à la consommation et engendrer une hausse des salaires qui elle même engendrera de nouvelles hausses des coûts de production et donc des prix. C'est un cercle vicieux.
Le système économique capitaliste a pour conséquence de concentrer toujours plus d'argent vers les détenteurs de capitaux et d'appauvrir toujours plus les masses laborieuses, ayant pour effet de soustraire des liquidités de l'économie réelle (l'argent thésaurisé par les plus riches qui ne savent plus dépenser autant qu'ils gagnent) et de diminuer le pouvoir d'achat de la majorité des travailleurs et allocataires sociaux.
Si le pouvoir d'achat baisse, les recettes et les bénéfices des entreprises diminuent. Le capitalisme est donc autodestructeur. Mais pourquoi ne s'est-il pas encore détruit, dans ce cas? Car des événements extérieurs se sont chargés de détruire des richesses thésaurisées et ont permis à l'économie de reprendre de nouveaux élans. Au 20ème siècle, ces événements furent les deux grandes guerres mondiales qui ont détruites d'immenses richesses et donné un nouveau souffle, de nouveaux territoires à conquérir aux entrepreneurs.
Aujourd'hui, l'économie mondiale est à bout de souffle. Les puissances économiques occidentales se sont débarrassées de leurs industries au profit de la Chine et d'autres pays offrant de la main d'oeuvre bon marché.
Les occidentaux ne produisent plus suffisamment de biens et s'appauvrissent progressivement. Les dettes se sont accumulées jusqu'à des niveaux qui sont devenus insoutenables. L'état ne parvient plus à se financer correctement en raison de l'appauvrissement de la majorité laborieuse, de l'ingénierie fiscale des entreprises et de la thésaurisation des plus riches qui privent l'économie de liquidités sur lesquelles l'état peut percevoir des taxes. Nous sommes arrivé à un point de rupture où il faut trouver un nouveau choc qui permettra de récupérer les richesses isolées de l'économie réelle (ou de spolier l'épargnant, selon le côté de la barrière où on se trouve).
L'inflation diminue le poids de la dette. Si vous devez rembourser 1000 €/mois et que vous en gagnez 1500€, c'est compliqué. Mais si l'argent perd la moitié de sa valeur (que les prix doublent), votre salaire finira par doubler également et rembourser 1000€/mois quand on gagne 3000€, ça devient nettement plus facile.
Ce qui est vrai pour vous, dans l'exemple qui précède l'est tout autant pour les états. Si les prix doublent, le PIB et les recettes fiscales doublent (je simplifie un peu) et la dette est deux fois plus facile à rembourser.
Voilà une façon subtile et efficace de remobiliser les richesses thésaurisées par les plus riches sans utiliser l'impôt sur la fortune.
Mais comment provoquer l'inflation si elle ne se manifeste pas assez vite? Faites comme les banques centrales, faites tourner la planche à billet et arrosez le marché (du marché financier, l'argent finira par percoler dans l'économie réelle et provoquer la hausse des prix).
Capoblanco
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